Kasaï oriental : Conflit Bakwanga-MIBA, l’État privilégie la régularisation et impose des normes sans démolition

Le conflit foncier qui oppose la Société Minière de Bakwanga (MIBA) aux autochtones Bakwanga semble trouver un début de solution. Une délégation gouvernementale, envoyée par Kinshasa, a récemment présenté ses conclusions au gouverneur de la province, Jean-Paul Mbwebwa Kapo, après plusieurs jours d’investigation dans la ville de Mbujimayi.
La mission gouvernementale, après avoir pris le pouls de la situation en rencontrant les différentes parties concernées, a souligné la nécessité de régulariser les parcelles sans procéder à la démolition des habitations. C’est dans ce cadre qu’une rencontre a été initiée entre le chef de l’executif provincial, la délégation de Kinshasa et les autochtones bakwanga. L’objectif de cette réunion qui est intervenue à l’issue de l’enquête avait pour objectif, restituer la mission à Jean-Paul Mbwebwa.
Donat Mokulu Tshinkola Kashala Bonzola 3, chef de groupement incorporé de Bakwanga Bakwa Nyanguila, qui a pris part aux échanges, a souligné qu’aucune démolition ne serait envisagée pour les parcelles légales.
« Le gouverneur de province doit signer l’arrêté pour apaiser ceux qui ont payé leurs parcelles. Il faut qu’ils restent calmes, on n’a pas dit de démolir« , a-t-il insisté.
Un des points majeurs soulevés par la délégation de Kinshasa concerne la gestion de l’urbanisme de Mbujimayi. Dans cette optique, une nouvelle mission gouvernementale est prévue vendredi 7 mars 2025 afin de travailler en collaboration avec l’équipe d’urbanisation du Kasaï-Oriental. L’objectif est de veiller au respect des normes urbanistiques, en particulier pour l’aménagement des parcelles et des avenues.
« La construction doit se faire dans le strict respect des normes établies. L’aménagement des parcelles et des avenues doit suivre des critères bien définis afin d’assurer un développement urbain harmonieux« , a rapporté Donat Mokulu, ajoutant que l’asphaltage des routes rend désormais obsolète la présence de broussailles en pleine ville. « Les constructions doivent se concentrer là où il y a encore des brousses. Tout cela relève de la gestion du gouverneur de province« , a-t-il conclu.
Donat Mokulu a rappelé que, dans le passé, un cahier des charges avait été élaboré en collaboration avec la MIBA pour encadrer la gestion des terres.
« On oublie le passé et on régularise l’achat des parcelles. Ce que nous attendons, c’est que le gouverneur officialise cette démarche pour apaiser ceux qui ont payé leurs parcelles« , a-t-il précisé.
Ce conflit foncier, qui trouve ses racines dans des revendications historiques et économiques, a récemment pris une ampleur inquiétante. Des manifestations ont éclaté, notamment impliquant des élèves de l’École Secondaire Générale et Technique de Kanshi (ESGTK), illustrant l’impact profond de cette crise sur la jeunesse et l’ensemble de la population.
Au-delà de la question foncière, cette situation menace désormais la stabilité sociale et économique de Mbujimayi.

Enock MUTEBA MAZELA