Kasaï : mort suspecte d’un détenu dans un cachot de la police à Kamonia, la famille accuse les autorités policières

Kasaï : mort suspecte d’un détenu dans un cachot de la police à Kamonia, la famille accuse les autorités policières
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Un drame s’est produit ce mercredi 27 novembre 2024 dans le cachot de la police de protection des enfants contre les violences sexuelles, situé dans la commune rurale de Kamonia, territoire de Tshikapa.

Mudiwila Tshipamba Willy, un jeune homme de 27 ans placé en détention préventive, a été retrouvé mort dans sa cellule. Ce décès suscite colère et indignation auprès de sa famille et des acteurs locaux de la société civile.

Une détention qui vire au drame

Selon l’administrateur du territoire de Tshikapa, Nico Ngenze Kitambala, la victime était détenue depuis quatre jours suite à une dispute conjugale. Il affirme que des enquêtes sont en cours pour éclaircir les circonstances de ce décès :

« Certaines indiscrétions indiquent qu’il s’est suicidé. Le conseil de sécurité a interpellé l’OPJ chargé du dossier, le commandant de la police et les gardes présents. Le corps a été remis à la famille pour l’inhumation », a-t-il déclaré.

La famille de Mudiwila Tshipamba rejette catégoriquement la thèse du suicide. Elle accuse la police d’avoir torturé le jeune homme jusqu’à la mort :

« Notre frère était en bonne santé au moment de son interpellation. Après plusieurs tortures subies dans le cachot, il a perdu la vie. Il ne s’est pas pendu, contrairement aux affirmations des autorités », déclare Junior Tshibangu, un membre de la famille.

La société civile en colère

Les acteurs de la société civile locale dénoncent avec fermeté les conditions de détention dans les cachots de Kamonia, pointant du doigt les abus des officiers de la police judiciaire (OPJ). Médard Muamba, responsable de la structure Éveil de la conscience patriotique, s’insurge :

« Comment peut-on parler de pendaison dans un cachot où il n’y a aucun moyen de se pendre ? Ces OPJ ne respectent pas les procédures judiciaires, faute de formation. Pourquoi une personne reste-t-elle en détention préventive pendant quatre jours sans être déférée devant un juge ? »

La société civile appelle les autorités compétentes à ouvrir une enquête indépendante pour faire la lumière sur cette affaire.

« Nous condamnons les mauvais traitements infligés aux détenus et exigeons que les responsables soient traduits en justice », conclut Médard Muamba.

Kamonia, chef-lieu du territoire de Tshikapa, est situé à environ 75 kilomètres de la ville du même nom. Ce drame met en lumière les graves dysfonctionnements dans le traitement des prévenus, aggravant le climat de méfiance entre la population et les forces de l’ordre.

Martin Nyamabu

Rédaction

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