Tshisekedi face à l’Union Sacrée : entre bilan critique et réorientation stratégique

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Samedi dernier, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a tenu une réunion avec les membres de sa famille politique, l’Union Sacrée de la Nation, à la cité de l’OUA à Kinshasa. Cette rencontre, survenue quelques heures seulement après un tête-à-tête avec Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, a mis en lumière les défis auxquels fait face sa coalition.

Une réunion sous le signe de l’introspection

Prenant la parole avec une certaine retenue, le Chef de l’État a livré un bilan critique de l’Union Sacrée. Cette plate-forme, créée dans le but de consolider une majorité parlementaire après la rupture avec Joseph Kabila, repose principalement sur des anciens alliés du régime précédent. Félix Tshisekedi a notamment exprimé sa déception face au manque de résultats tangibles et à l’absence d’unité au sein de la coalition, qu’il estime encore trop influencée par des pratiques héritées du passé.

Il a également évoqué le sentiment d’une « opportunité manquée » pour cette majorité politique, qui n’a pas toujours su répondre aux attentes des Congolais. Le Président a pointé du doigt une mauvaise gestion de certains secteurs et un manque de synergie entre les membres de la coalition, ce qui entrave, selon lui, l’exécution de son programme de gouvernement.

Vers une réorientation stratégique

Ce bilan négatif marque un tournant dans l’approche politique de Félix Tshisekedi. Le Chef de l’État semble décidé à opérer des changements significatifs pour redynamiser l’Union Sacrée et la recentrer sur ses objectifs initiaux : servir les intérêts du peuple congolais et promouvoir des réformes structurelles profondes.

Dans cette optique, des rumeurs circulent sur une possible réorganisation des institutions politiques, notamment à travers un remaniement ministériel ou une révision des alliances au sein de la coalition. L’objectif principal serait de s’entourer d’acteurs politiques plus fiables et engagés pour porter sa vision de développement et de gouvernance.

Un contexte politique délicat

Cette introspection intervient dans un contexte politique particulièrement délicat pour Félix Tshisekedi. À moins d’un an des élections générales prévues en décembre 2024, le Président doit non seulement renforcer sa crédibilité auprès des électeurs, mais aussi mobiliser une majorité stable et efficace pour faire face aux nombreux défis de la République démocratique du Congo.

Les questions sécuritaires à l’Est du pays, les tensions sociales liées à la cherté de la vie et les attentes croissantes en matière de lutte contre la corruption figurent parmi les priorités. Dans ce cadre, le Président semble vouloir rompre avec une gestion politique marquée par le clientélisme et l’inefficacité.

Un appel à la cohésion et à la responsabilité

Lors de la réunion, Félix Tshisekedi a également lancé un appel à la cohésion et à la responsabilité. Il a exhorté les membres de l’Union Sacrée à mettre de côté leurs différends personnels pour travailler ensemble au bénéfice de la nation. Ce message, bien que ferme, s’accompagne d’une volonté de dialogue et de rassemblement, nécessaire pour surmonter les obstacles actuels.

En conclusion, cette réunion de l’Union Sacrée marque une étape importante dans le mandat de Félix Tshisekedi. En dressant un bilan critique de sa coalition, le Président envoie un signal clair : il est temps de redresser la barre et de recentrer les efforts sur les priorités nationales. À l’approche des échéances électorales, cette réorientation stratégique sera cruciale pour consolider sa position et répondre aux aspirations du peuple congolais.

Ronsard Luabeya