RDC : la Croix-Rouge amorce l’inhumation de victimes de la guerre à Goma

Les camions de la Croix-Rouge ont acheminé mardi 4 février des centaines de corps vers le cimetière de l’ITIG, près de l’aéroport de Goma.
Ces dépouilles, victimes des récents combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23, sont enterrées sans cérémonie ni présence des familles. Une situation qui suscite à la fois chagrin et colère dans une ville meurtrie par la guerre.
La douleur des proches est d’autant plus grande qu’ils sont tenus à l’écart de ces inhumations, orchestrées dans l’urgence pour éviter une crise sanitaire. Avec des morgues débordées et des cadavres abandonnés dans les rues pendant plusieurs jours, la Croix-Rouge n’a eu d’autre choix que d’accélérer le processus. Mais pour les familles contactées par nos confrères de l’actualité.cd, l’absence de rites funéraires est une épreuve insoutenable.
« Mon frère avait disparu lors des combats. Aujourd’hui, on enterre des corps sans nom et je me demande s’il est parmi eux », confie, la voix brisée, un habitant du quartier Bujovu.
D’autres expriment leur indignation suite à l’absence à cette cérémonie de proches des victimes.
« C’est inhumain. Ces victimes méritaient un vrai enterrement, avec leurs familles, leurs proches… Mais nous sommes impuissants », déplore un homme venu assister de loin aux funérailles.
Alors que le gouvernement congolais a révisé à la hausse le bilan des combats, annonçant désormais plus de 2 000 morts, ce sont les réalités humaines derrière ces chiffres qui frappent. Des quartiers entiers pleurent leurs morts. À Kahembe, on dénombre près de 30 victimes.
« Nous avons survécu, mais à quel prix ? Nos maisons sont détruites, nos voisins sont morts… Nous ne savons même plus si nous devons pleurer ou fuir encore », témoigne un rescapé.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) a quant à lui avancé un premier bilan de 900 morts et 2 880 blessés, soulignant l’ampleur de la crise.