Kasaï oriental : Les travailleurs de l’ENERKA en grève pour six mois d’arriérés de salaire

Une vive tension a éclaté mardi 4 février au sein de la société Énergie du Kasaï (ENERKA). Les employés de cette entreprise chargée de la distribution de l’électricité à Mbujimayi, excédés par six mois d’arriérés de salaire, ont exprimé leur colère contre leur employeur et son partenaire SEKO, qu’ils accusent de favoritisme dans le paiement des salaires.
Les agents de l’ENERKA en colère, ont brûlé les pneus dénoncant une inégalité flagrante dans le traitement des travailleurs. Selon eux, SEKO, partenaire de l’ENERKA, privilégie les employés affectés à la centrale hydroélectrique de Tshiala au détriment de ceux basés à Mbujimayi, responsables de la distribution et de la commercialisation de l’électricité.
« Nous sommes en colère aujourd’hui car les choses ne marchent pas. Nous accusons six mois d’arriérés de salaire. Notre partenaire SEKO, que nous avions pourtant bien accueilli, applique une politique de division. Tout l’argent que nous générons est versé sur le compte de SEKO, qui ne paie que les travailleurs de la centrale hydroélectrique de Tshiala, alors que nous, qui sommes à Mbujimayi, sommes abandonnés. » a dénoncé un employé en colère.
Les agents de l’ENERKA ont également remis en cause les termes du contrat signé entre SEKO et la Société Minière de Bakwanga (MIBA), estimant que l’accord ne profite pas à ENERKA. Selon eux, SEKO capterait 85 % des revenus générés, laissant seulement 15 % à ENERKA, une part jugée insuffisante pour couvrir les frais de fonctionnement et assurer le paiement des salaires.
Face à cette situation, les employés réclament le paiement immédiat de leurs arriérés et le départ de SEKO, qu’ils accusent de ne pas respecter ses engagements en matière d’amélioration des conditions de travail.
Cette crise sociale survient dans un contexte où l’accès à l’électricité reste un défi majeur pour la population de Mbujimayi. La centrale hydroélectrique de Tshiala, qui constitue la principale source d’énergie de la ville, ne produirait actuellement que 2 mégawatts, une capacité largement insuffisante pour répondre aux besoins croissants des habitants et des entreprises locales.
Enock MUTEBA MAZELA