Kasaï oriental : Les enfants squattent les rues à Mbujimayi

Kasaï oriental : Les enfants squattent les rues à Mbujimayi
Listen to this article

Ils sont nombreux à squatter les rues de Mbujimayi. Ces enfants, âgés entre 5 et 15 ans, ont fait leur retour dans les grands centres commerciaux de la ville et sur d’autres voies publiques. Si certains se sont transformés en mendiants, les autres se mettent à ramasser des graines de maïs ou d’autres céréales aux marchés pour se nourrir. Ce phénomène qui a refait surface a constitué, il y a plusieurs années, l’objet de divers projets conduits par les ONG locales ou internationales.

Il est 21h30′, trois garçons qui sont visiblement âgés entre 4 et 6 ans viennent de passer devant une boutique, située le long du boulevard Laurent Désiré Kabila. Sur l’avenue, les activités se déroulent jusque tard dans la nuit.

Du coup, ces jeunes enfants se mettent à regarder la télévision installée juste à l’entrée de la boutique. N’étant pas du tout un fait étonnant pour les gens qui étaient autour, ce phénomène est vu comme normal. Ces jeunes enfants vivent et dorment là.

A l’entrée, un client se dispute l’entrée avec ces enfants qui ne méritaient pas cet endroit, vu leur âge. « Que faites-vous ici », s’exclama-t-il. « Ces derniers temps, ce genre d’enfants sont nombreux à occuper la voie. Ils viennent profiter de l’éclairage et de l’ambiance qu’il y a sur le boulevard », fait savoir un habitant, inquiet par l’ampleur que prend le phénomène.

Profil des enfants sur la voie publique

En dehors de ces jeunes enfants, il y a aussi les plus vieux qui squattent les rues. Ces derniers, à cause de leur majorité, exploitent les plus petits, les soumettant à certaines pratiques.

En 2015, une étude réalisée dans le marché de Bakwadianga de la ville de Mbuji-Mayi, avait permis de déterminer le profil des enfants de la rue. Elle a concerné 105 enfants des rues.


« Les enfants de rues sont surtout des garçons », démontrait l’étude. « La tranche d’âge allant de 15 à 19 ans est la plus retrouvée (48,5 %) ; le niveau d’instruction de ces enfants est surtout du degré élémentaire (61 %). »

Que dire du retour de ces enfants dans la rue ?

Selon la même étude, l’instabilité de la famille, occasionnée par le décès parental, est le motif d’évasion le plus fréquent. « Les conditions financières et instables des parents favorisent la croissance du phénomène. Les enfants, voyant que leurs parents sont incapables de subvenir à leurs besoins, abandonnent parfois leurs familles », explique un observateur.

Ce qui est plus grave, c’est que ces enfants se lancent dans la consommation du chanvre. L’étude indiquait que le chanvre est consommé par 87,6 % de ces enfants qui se droguent souvent plus de trois fois par jour. La consommation des drogues chez ces enfants est aussi un fait réel. Autre fait, les enfants de rues développent un certain courage pour voler et aborder les adultes.

Coulisses.net

Rédaction

Rédaction

Coulisses.net, la géante machine de l’actualité RD Congolaise.