Kasai-oriental: les allées du marché Bakwandianga dégagées

Kasai-oriental: les allées du marché Bakwandianga dégagées
Listen to this article

Il y a quelques jours, toutes les grandes avenues qui traversent le marché Bakwandianga étaient bondées de marchands. Rétrecissant ces avenues, les marchands n’ont jamais eu la moindre idée de s’en inquiéter. Mais, c’est la mesure de la vice-gouverneure, Jeannette Longa qui a tout bouleversé. Tous les marchands menant leurs activités commerciales sur les trottoirs étaient enjoints d’évacuer. De quoi remonter un pic de remours ?

On ne vend plus convenablement

Vendre en ambulance est l’une des habitudes que les petits vendeurs du marché Bakwadianga ont acquise depuis des années. Tout le monde veut étaler au bord de la route. Car, disent-ils, c’est là qu’on achète vite. Nombreux d’entre eux sont les femmes et les enfants qui se disputent les clients comme de petits guerriers. Ils sont tous conscients du danger qu’il y a à s’exposer aux voitures et aux gros camions. Farines, légumes, arachides, habits sont parmi les articles les mieux vendus. Ici, tout se fait dans l’informel.


Comme les autres, Marie Mujinga, 35 ans, est vendeuse des arachides depuis cinq ans. Elle a l’habitude d’étaler sur Kanyanya, un lieu très répandu au marché Bakwandianga. Elle préfère souvent cet endroit parce qu’elle vend mieux. « Je rencontrais beaucoup de clients et mes cinq meka d’arachides ne prenaient pas plus de temps comme aujourd’hui. Je n’arrive pas à vendre convenablement », s’indigne Marie Mujinga. Comme elle, d’autres vendeurs regrettent le fait qu’ils avaient été déguerpis par la mesure prise par la vice-gouverneure.

« Je vends des beignets. Vendre ici me profitait. Je ne pouvais pas aller jusqu’au soir sans tout vendre. Maintenant, j’en vends la moitié et c’est tout », explique Alex, un jeune garçon agé d’une quinzaine d’années. Très souvent, il se débrouille, selon ses mots. Les jeunes de sa tranche d’âge sont à l’école. Il explique qu’il est ici parce que ses parents ne sont pas à mesure de prendre leur famille en charge. Même si c’est pour des raisons pécunières qu’il est là. Il le regrette.

Mesure saluée par les autres

Si certains pensent que leurs activités sont menacées. Les autres saluent la mesure. « Maintenant, le passage est libéré. Je ne peux pas trainer pour aller d’un point à un autre. Je dis merci à l’autorité provinciale. », se réjouit Bernard Mukendi montrant du doigt Kanyanya, le lieu où il y a toujours plus d’accidents. « Voilà, c’est là qu’il y avait plus de monde », argue-t-il.

L’évacuation de ces grandes artères Kalonji et Université constitue un ouf de soulagement pour les chauffeurs des motos et des véhicules. Christian Kalambayi, 25 ans, a commencé à exercer le métier de taximan, il y a trois ans. Il dit s’être lancé dans ce métier après l’obtention de son diplôme d’Etat. Il utilise le tronçon Cohydro et Rond-point Mama yemo. « Ça me fait plaisir. Je peux rouler sans peur de tamponner quelqu’un. Je suis en sécurité », se réjouit Christian. Mais, il veut que le suivi soit fait pour éviter le retour des marchands.

Ronsard Luabeya

Rédaction

Rédaction

Coulisses.net, la géante machine de l’actualité RD Congolaise.