Kasaï oriental : le corps académique de l’université officielle de Mbujimayi en grève sèche

Kasaï oriental : le corps  académique de l’université officielle de Mbujimayi en grève sèche
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Le corps académique de l’université officielle de Mbujimayi (UOM) est en grève sèche depuis le jeudi 6 janvier 2022. Le professeur Charles Kazadi Bengankuna Kanyinda, représentant du corps académique de cet alma mater l’a confirmé dans une interview accordée à coulisses.net ce vendredi 7 janvier 2022.

« Je confirme la grève que nous entamons vis-à-vis de l’année académique 2021-2022. Nous revendiquons l’amélioration des conditions de travail et des conditions sociales , d’autant plus que les états généraux de l’enseignement supérieur et universitaire qui ont lieu à Lubumbashi, ont pris un certain nombre de résolutions, mais le gouvernement est en train de les appliquer de manière sélective. Par exemple, quand on dit qu’il n’y a pas de droit d’auteur, il n’y a pas de syllabus. Ils doivent être donnés gratuitement. Mais en contre partie, il faut que les professeurs soient traités avec dignité, soient traités de manière descente, de manière à ne pas les rendre dépendants vis-à-vis de mouvement social », souligne-t-il

Professeur Charles Kazadi Benankuna indique que la grève prendra le temps que l’exécution des engagements du gouvernement prendra. « Si le gouvernement ne veut pas se prendre au sérieux, ne veut pas s’exécuter, l’année académique 2021-2022 va en souffrir », poursuit-il.

Risque de l’année blanche

La grève déclenchée par le corps académique ne risque-t-elle pas de conduire à une année blanche? À cette question, Professeur Charles Kazadi ne va pas par le dos de la cuillère. Selon lui, les professeurs ont assez attendu, depuis des années sans que leurs conditions soient améliorées.

 » Je ne sais pas si le gouvernement doit continuer à conseiller les professeurs à mettre toujours de l’eau dans le vin depuis 2018, 2019, et 2020, cependant on gaspille l’argent à des choses inutiles. Pourquoi est-ce que l’équipe nationale doit aller jouer, doit aller faire le stage, dépenser des milliers d’argent? Les politiciens détournent l’argent chaque jour mai pour payer les professeurs, il n’y a en pas. Donc dans ce pays, ceux qui ont beaucoup étudié doivent souffrir et ceux qui n’ont pas assez étudié, parce qu’ils sont dans la politique ou dans le sport doivent être bénéficiaires des recettes nationales », ajoute-t-il.

Le gouvernement obligé de tenir ses promesses

Le représentant du corps académique de l’université officielle de Mbujimayi demande au gouvernement congolais de prendre les choses au sérieux et d’exécuter ses promesses faites aux Professeurs.

 » Il a discuté avec les bancs syndicaux des professeurs. Il a pris un certain nombre d’engagements. Nous de notre côté nous nous sommes exécutés. Les années académiques passées, nous avons obéi, avons donné les syllabus gratuitement , avons cessé de faire payer les droits d’auteur. Nous venons assurer les cours, avons clôturé l’année académique 2020-2021 toujours dans l’espoir que le gouvernement va être sérieux. Mais à son tour, il continue à nous faire des promesses. Comment voulez-vous qu’un professeur d’université puisse de contenter de 1000 dollars ? C’est quand ridicule », dit-il sur un ton ferme.

La grève du corps académique de l’université officielle de Mbujimayi intervient après celle déclenchée le 5 janvier 2022 par le syndicat des chefs de travaux et assistants Synacass. Le ministre de l’enseignement supérieur et universitaire Muhindo Nzangi Butondo a donc du pain sur la planche.

Merveille Ngoya Muamba

Rédaction

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