Kasaï Oriental : 3 USD par jour, les ouvriers recrutés dans les projets financés par le FPI protestent contre la modicité de la prime

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Les ouvriers recrutés pour l’exécution des travaux de construction des infrastructures sanitaires et hospitalières cadrant avec le projet présidentiel de lutte contre la pauvreté et réduction des inégalités financé par le fonds de promotion de l’industrie(FPI) montent au créneau pour fustiger la modicité de la prime qu’ils touchent soit trois dollars par jour.

Ceux qui travaillent précisément sur le chantier de l’institut Kalenda Mudishi (école d’où est sorti le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo) menacent même de boycotter le travail si leur condition n’est pas améliorée. Soutenant que ce projet est une initiative du président de la république, ils ne méritent pas d’être mal rémunérés, surtout qu’ils font face à plusieurs charges familiales.

« Nous ne mangeons pas. Que peut faire quelqu’un avec 3 dollars ? Il y a des gens qui sont pères de 12 enfants, nous sommes locataires et nous payons 25000 FC, 25 USD, 10 USD, que faire quelqu’un avec trois dollars ? Nous nous sommes endettés avec espoir de payer les dettes après la paie. Qu’allons-nous payer avec 3 dollars ? Les bailleurs et les créanciers nous attendent pour nous faire arrêter », déclare un des ouvriers dans une vidéo qui fait la ronde sur la toile.

L’un des chefs du chantier qui s’est-il adressé aux ouvriers, leur a dit de choisir entre travailler et prendre les trois dollars américains proposés et arrêter le travail en attendant être payé pour le temps déjà passé. En réaction, l’un des courageux ouvriers a dit son mécontentement pour le traitement qu’il qualifie d’exploitation de l’homme par l’homme et a appelé les autorités tant nationales que provinciales de veiller à cette question.

« Vous qui êtes autorités, prière de plaider pour notre cause. Vous pouvez dire au chef de l’État et au gouverneur que ceux à qui ils ont confié la responsabilité de ces travaux ne sont pas animés de bonne foi. Ils coupent l’argent et remettent aux gens trois dollars. Que peut faire cet argent ? Nous travaillons affamés. Nous mangeons des cossettes de manioc prises à crédit. Nous souffrons énormément. Seulement si on en parlait aux dirigeants », confie-t-il.

En rappel, à l’occasion de l’atelier technique d’harmonisation des vues entre les agences locales d’exécution (ALE), les entreprises attributaires, le FPI et la présidence de la république, le conseiller principal du chef de l’État en charge de l’économie et finances Marcelin Bilomba avait mis en garde les entreprises qui ont gagné le marché au sujet du traitement des ouvriers.

« J’attire l’attention sur les sociétés qui ont gagné le marché. Nous allons dans ce cadre de l’implémentation des différents projets injecter une dizaine de millions de dollars dans l’espace Mbujimayi. Ça va faire vibrer la ville. Mais il est important de souligner que ce n’est pas à vous seuls entrepreneurs de gagner. Derrière vous, vous avez les employés. Nous aimerions voir les employés de vos différentes entreprises, nous assurer que ces employés vont produire du travail et à chaque travail, correspond un revenu », avait-il lancé.

Et d’ajouter :

« Ceux qui seront recrutés même dans un cadre de travail temporaire doivent être payés. Nous allons y veiller. Mon collègue et moi-même, des fois nous n’allons pas poser la question aux ALE. Nous poserons la question aux employés de vos différentes entreprises. Vous nous verrez dans vos chantiers. Nous allons demander à quiconque, qui travaillerait à la fin du mois, avez-vous reçu votre paie? Nous allons le faire. Ça, rassurez-vous, parce que, si ça ne marche pas, ce sont les gagne petits qui feront du bruit autour de ce programme et ce serait la faillite du programme présidentiel accéléré. Nous ne voulons pas de celà. Vous, vous allez gagner. Ceux qui travaillent doivent mériter leur salaire ».

Marcelin Bilomba avait même recommandé la bancarisation de la paie des travailleurs.

Marc Valentin Kalcind