Kasaï : La société civile de Kamonia annonce une marche pour dénoncer l’inaction des autorités face aux érosions

Face à l’aggravation alarmante des érosions dans le territoire de Kamonia, dans la province du Kasaï, la société civile locale organise samedi 12 Avril une marche pacifique pour dénoncer l’inaction des autorités provinciales.
Initiée par les forces vives de Kamonia, cette mobilisation populaire vise à attirer l’attention des pouvoirs publics sur la détérioration accélérée de l’environnement, marquée par la multiplication des ravins qui menacent habitations, routes et activités économiques. Selon les organisateurs, 19 ravins majeurs ont déjà été recensés dans la commune rurale de Kamonia, sans qu’aucune mesure concrète n’ait été prise.
« Après un long silence des autorités et plusieurs promesses non tenues, nous avons décidé d’organiser une marche de colère et de ras-le-bol. La population de Kamonia se sent abandonnée », a déclaré Clément Yawudiko, président de la société civile de Kamonia.
Il appelle à une journée ville-morte durant laquelle toutes les activités commerciales et religieuses seront suspendues, en guise de protestation.
La marche partira du ravin de Karpate, l’un des plus emblématiques de la région, pour aboutir au bureau de l’administrateur du territoire. Les organisateurs réclament également un encadrement sécuritaire adéquat, demandant au bourgmestre de Kamonia d’en garantir le bon déroulement conformément aux dispositions légales en vigueur.
Au cœur des revendications figurent également les plaintes de marginalisation des secteurs de Lovua Lushiku et de l’entre Kasaï Longatshimo, eux aussi confrontés aux mêmes fléaux environnementaux.
« Le gouverneur Crispin Mukendi ignore nos préoccupations. Il ne peut continuer à détourner le regard alors que les vies et les moyens de subsistance sont menacés », déplore Yawudiko.
La commune rurale de Kamonia, située à 75 kilomètres de Tshikapa, souffre depuis plusieurs mois d’un isolement croissant. Le principal axe routier reliant Tshikapa à Kamonia a été coupé par un gigantesque ravin, affectant gravement les échanges commerciaux et la vie quotidienne des habitants.
Cette mobilisation, première du genre à cette échelle depuis le début de la crise, souligne l’exaspération d’une population livrée à elle-même face à une catastrophe environnementale silencieuse. Elle sonne comme un appel pressant aux autorités nationales et provinciales pour une réponse urgente et structurée.
Martin Nyamabu