Relance de la MIBA: Qui bloque l’entreprise et foule aux pieds les instructions de Tshisekedi !

Relance de la MIBA: Qui bloque l’entreprise et foule aux pieds les instructions de Tshisekedi !
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Le climat au sein de la société Minière de Bakwanga (MIBA) semble se désaltérer depuis le passage du président Tshisekedi en 2021. Comme si cela ne suffisait, le premier ministre lors de son passage à Mbujimayi, a fait d’autres promesses allant dans le même sens. Toutes les promesses faites pour la relance de cette société n’ont jusqu’à ce jour connu aucun début de réalisation. Du coup, les travailleurs semblent voir le mal partout, même au sein de l’administration de l’entreprise. La rédaction de coulisses.net a pris son temps pour percer le mystère et analyser les véritables causes de l’actuelle situation qui prévaut à la MIBA, à travers une enquête indépendante et sérieuse. De Mbujimayi à Kinshasa, de l’UDPS à la présidence, plusieurs sources révèlent que tout est fait à dessein.

En ce moment où nous rendons public les résultats de ce travail, ça tire dans tous les sens sur l’actuel comité de gestion dirigé par Paulin Lukusa Mudiayi. Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) l’accuse de détournement et/ou de dilapidation de fonds de la MIBA au moment où les travailleurs croupissent dans la misère. Le chargé de communication de son côté, tente de donner des éclaircissements sur les choses qu’il estime que nombreux ne maîtrisent pas et se contentent de désinformer le public pour nuire à l’équipe dirigeante de cette entreprise. Tous ces tirs croisés exigent une élucidation. Il est alors important de s’interroger sur ce que veut le gouvernement avant d’utiliser des lunettes pour jauger les dirigeants.

Les promesses, instructions et orientations du Chef de l’État

Alors candidat Président de la République en 2018, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait promis aux Kasaïens de relancer la MIBA que d’aucuns qualifiaient à l’époque d’un canard boiteux, mieux, d’une entreprise à l’agonie. Environ trois ans après, il est revenu comme Chef de l’État, avec un autre discours, paraît-il prometteur cette fois-ci. Il donne des instructions fermes. Il faut citer entre autres, la mise sur pied d’une commission tripartite (MIBA-Gouvernement-SACIM) qui devait travailler en urgence sur le dossier MIBA, ainsi que le décaissement progressif de la créance de la MIBA vis-à-vis de l’État congolais, afin d’assurer le fonctionnement et la paie des travailleurs.

Au sujet de la commission tripartite, elle a travaillé de mi-janvier 2021 à avril 2022 et produit le rapport dont les conclusions sont les suivantes :

  • l’entrée en actionnariat de la MIBA à la SACIM avec 30% d’actions sur les 50% de l’État. Ce qui implique que la MIBA co-gère la SACIM avec l’État congolais.
  • sur les 61 millions de dollars américains de sorte que la SACIM doit à l’État, 40 millions (non encore payés) reviennent à la MIBA et 21 millions (déjà payés) à l’État.

« La MIBA a été expropriée de ses carrés miniers, de ses gisements stratégiques sans contre-valeur et de force par l’État. L’État doit la remettre dans ses droits. La SACIM a 50% de parts et l’État congolais a 50%. C’est l’État qui cède à la MIBA 30% dans ses 50%. Mais la SACIM résiste de payer jusqu’aujourd’hui. La MIBA n’a pas de problème avec la SACIM. C’est l’État congolais qui doit la remettre dans ses droits», confie une source à la MIBA.

Pour ce qui est de la créance, le chef de l’État avait instruit depuis août 2021 que 2 millions USD soient décaissés chaque mois par le trésor public, pour le fonctionnement et paye des travailleurs MIBA. Malheureusement, le ministre de finances, Nicolas Kazadi remet environ 2 milliards de francs après trois mois, ce qui ne représente que plus de 960 mille USD suivant le taux actuel de dollars et donc l’équivalent de plus de 300 mille USD par mois. Une source révèle que le ministre affirme qu’il remet 2 millions USD comme décidé par le Président de la République. En clair, le pas de porte n’est payé, la créance certifiée par la direction générale de la dette publique (DGDP) évaluée à 57 millions USD n’est non pas payée selon les instructions du Président Tshisekedi.

Pourquoi le ministre de finances bloque le dossier MIBA ?

Le ministre de finances Nicolas Kazadi est aujourd’hui, pointé du doigt comme le goulot d’étranglement de la situation chaotique dans laquelle se trouve la MIBA. Visiblement, il refuse de procéder au décaissement tel que décidé par le Chef de l’État de la créance de la MIBA. Les agents qui comptent sur les promesses du Président Tshisekedi et du Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde, estiment que l’argent vient régulièrement et ils ne sont pas servis. C’est ce qui est aujourd’hui à la base d’un climat malsain que tentent d’entretenir quelques cadres de l’administration. Certaines sources contactées dans différents couloirs politiques de la capitale congolaise évoquent d’autres sources qui seraient à la base de ce blocage.

En effet, pendant que la LUCHA salue le fait pour le gouvernement central de n’avoir pas alloué des fonds à la relance de la MIBA pour dit-il le manque de confiance dans le comité actuel, des révélations font état des humeurs ethnico-tribalo-regionales qui guideraient l’argentier de la RDC. Nicolas Kazadi confie, une source au portefeuille, n’a jamais été content du limogeage de l’ancien directeur général Albert Mukina Kanda Kanda avec qui il aurait des liens familiaux. Il entend par ailleurs faire passer quelqu’un d’autre de sa famille à la tête de cette entreprise. C’est ici que certains évoquent le nom de Dany Mukendi Dinanga (lui aussi devenu lanceur d’alerte sur la situation MIBA). Ce dernier, a été conduit auprès du Chef de l’État par le financier de la RDC pour une présentation, laquelle cacherait l’intention de le faire nommer directeur général.

« Je ne vois pas un seul agent de la MIBA qui n’a pas 20 personnes derrière lui. Si Nicolas Kazadi est désigné comme directeur de campagne du Président Tshisekedi ici au Kasaï oriental, je ne sais pas comment on va l’accueillir » lâche un agent MIBA dépassé par la crise entretenue par l’argentier de l’État.

Le souhait de voir Paulin Lukusa Mudiayi partir de la MIBA ?

Des voix se lèvent pour réclamer à cor et à cri le départ de l’actuel directeur général a.i de la MIBA S.A Paulin Lukusa Mudiayi. La LUCHA à l’instar d’une frange de syndicalistes l’accuse de mégestion et rassure qu’il a dépensé 52.437,5$ étant devenu ordonnancier et financier des dépenses de la MIBA, pour un séjour de 35 jours à Kinshasa avec quelques syndicalistes, afin de faire le lobbying auprès de la mère biologique du Chef de l’État pour son maintien au poste de DG. Ce mouvement citoyen l’accuse aussi d’exploitation illicite du diamant au polygone MIBA, en complicité avec la police nationale congolaise.

De son côté, le chargé de communication de cette entreprise du portefeuille signale que « le comité Lukusa Mudiayi captive encore l’attention du personnel MIBA, ce malgré la crise. C’est pourquoi, comparativement à la gestion des comités antérieures, qui ont, au cours de leur carrière servi le personnel cadre avec un salaire irrégulier de 70$, sans d’autres avantages sociaux, l’arrivée de l’actuel comité, considéré par le personnel MIBA comme un comité « salvateur », puisqu’il s’est associé visiblement à la vision du Chef de l’État  » le peuple d’abord », en redonnant le sourire tant perdu au personnel, Paulin Lukusa Mudiayi a réussi avec 5 millions de dollars, le paiement de 3 mois successifs du salaire de son personnel, en remontant jusqu’à 250$ dollars américains pour le dernier travailleur et le versement de la cotisation sociale à la CNSS pour le personnel retraité en retard depuis plusieurs années. N’oublions pas qu’à la prise de ses fonctions en juin 2020, la production était à l’arrêt depuis plusieurs années, la broussaille et les arbres poussaient déjà sur les routes à l’entrée du périmètre d’exploitation. Ce fut un défi à relever, mieux un grand événement que grâce à sa détermination, le premier carat de diamant depuis 2018 venait de tomber dans la gibecière de la MIBA S.A en septembre 2020 ».

«Cette paie, puisqu’elle est fruit de la créance certifiée de la MIBA que détient l’état congolais, elle se poursuit jusqu’à ce jour grâce à sa lutte méthodique, ce qui justifie ses différentes missions à Kinshasa. En plus, ayant constaté le niveau avancé de la vétusté du matériel de production, il a ordonné dans la même somme l’acquisition de quelques benes et pelles pour booster la production jusqu’à réaliser actuellement plus de 1000 carats le jour », réplique Freddy Kabuya qui précise que la rencontre avec Marthe Kasalu s’inscrivait dans le cadre du plaidoyer en faveur des agents MIBA afin d’avoir la farine de maïs, rien de plus.

La LUCHA dit aussi de l’actuel comité de gestion qu’il a brillé par le manque de transparence et de bonne gestion dans le fonds envoyé par la Gecamine. Une source externe du circuit dénonce cette contrevérité et précise la somme de
10.000.000 usd prétendue prêt de la Gecamine n’a jamais été versée à la MIBA. C’est 5000.000 usd qui venaient de la Gecamine comme prêt. C’est le comité Albert Mukina qui l’a gérée et non l’actuel commité.

Au sujet de la complicité avec la police pour l’exploitation clandestine du diamant, Freddy Kabuya dit que « c’est inimaginable, impensable et hors de question de croire qu’une police aussi sérieuse peut être sous les ordres d’un civile porteur de fonction du DG! Pour votre gouverne, cette police est attachée à la MIBA pour celle et unique mission, la protection du polygone, et elle a pour hiérarchie en qui elle est soumise aux instructions, le colonel d’escadron brigade de mines».

Une autre source interne révèle à coulisses.net que la colère est montée quand le DG a constaté l’ingérence du Président du conseil d’administration (PCA) Georges Kabeya dans la gestion et a mis fin à cette anarchie. En effet, l’actuel PCA de la MIBA apprend-t-on de plusieurs sources, se bat pour se positionner comme DG. C’est à ce titre qu’il préside certaines réunions, officielles, contrairement au statut et va plus loin jusqu’à donner des injonctions au directeur financier pour la sortie des fonds. Le péché de Lukusa Mudiayi est d’avoir décidé que désormais tout doit passer par lui avant de valider les dépenses. Le directeur financier a alors fait bloc avec le PCA pour soudoyer certains mouvements afin de salir la réputation du directeur général.

Un nouvel espoir pour la MIBA

«La MIBA va bel et bien reprendre vie. Ceux qui se servent de différents réseaux sociaux pour nuire à la direction générale et au syndicat veulent distraire le public et détourner l’actuel comité de son ambition noble. Les gens ont peur de voir Paulin Lukusa à tête de cette entreprise parce qu’ils savent qu’il connait bien le fonctionnement de la société pour avoir gravi normalement tous les échelons, d’abord engagé comme agent de cadre avant de passer chef de service, chef de division, chef de département, directeur administratif, puis directeur général». C’est ce fait savoir un cadre de cette société qui compte sur l’actuel comité de gestion.

En outre, une réunion interinstitutionnelle est en prévue, afin de procéder à la validation du plan de relance élaboré par le COPIREP qui est l’organe technique de l’État congolais sous tutelle du ministère du portefeuille. Cette réunion connaîtra la participation de la MIBA avec ses composantes, les ministères des mines, portefeuille, finances, budget, les experts de la Primature et de la présidence. Ce plan conjointement élaboré par les ingénieurs et techniciens MIBA et les experts de COPIREP qui inclut le business plan et le plan de sauvetage va permettre à cette épine dorsale de l’économie Kasaïenne de reprendre vie. À la présidence, coulisses.net est tombé sur les traces de la délégation syndicale, qui a appuyé sur l’accélérateur pour voir le directeur de cabinet adjoint du Chef de l’État, instruire la tenue d’une réunion avec les experts pour sauver la MIBA. Les memes traces ont été découvertes à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans plusieurs autres cabinets politiques où les syndicalistes MIBA sont passés pour faire avancer le processus.

Marc Valentin Kalcind

Rédaction

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