Lomami : le député national Robert Kanyiki Mesu met à nu les autorités à la base des conflits multiformes dans le territoire de Ngandanjika

Lomami : le député national Robert Kanyiki Mesu met à nu les autorités à la base des conflits multiformes dans le territoire de Ngandanjika
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Dans un point de presse sanctionnant la fin de ses vacances parlementaires de juin 2022, le député national Robert Kanyiki Mesu Tshiakatumba a passé en revue ce mercredi 21 septembre la situation générale de son fief électoral. Il a abordé les questions de l’administration générale du territoire de Ngandanjika ; de la police, la sécurité des personnes et de leurs biens ; des routes et les bacs ; de l’éducation ; de la santé ; de la justice et la prison ; des services de recettes ; et du retour de Ngandanjika au bercail c’est-à-dire au Kasaï oriental.

Au sujet de l’administration du territoire de Ngandanjika, l’élu du peuple a fait remarquer qu’elle est dépourvue de ressources nécessaires et la plupart de ses agents et cadres ne sont même pas rémunérés par l’Etat. Robert Kanyiki Mesu Tshiakatumba a rassuré que le Gouvernement de la République les mettra bientôt dans les meilleurs draps pour mieux servir leurs frères et sœurs.

Par ailleurs, il a déploré la multiplication des conflits tant fonciers que de pouvoir coutumier, qui brûlent et ensanglantent le territoire de Ngandanjika, et qui sont dans la plupart de cas, alimentés par les autorités territoriales, alors qu’ils sont des foyers de tension qui doivent être gérés en toute urgence et justice pour épargner les vies humaines, éviter la perte des biens matériels et favoriser le développement. C’est ici qu’il a appelé tous les Ngatois à la culture de paix.

« Mais là où le bât blesse, ce sont les autorités territoriales et provinciales qui sont accusées d’être à la base de la quasi-totalité de ces conflits. Mais à tous ceux qui en sont géniteurs et qui les entretiennent, nous voudrions rappeler que la priorité des intérêts privés par rapport aux intérêts communautaires est une folie et une moquerie des limites ethniques et de la dignité de la personne humaine, un manque de conscience et d’éthique, une violation des libertés et droits fondamentaux des citoyens. La mise en avant des intérêts personnels individualisés constitue donc un frein au fonctionnement et au développement de notre territoire. Nous les invitons à privilégier plutôt la justice, le bien-être et l’humanité», a exhorté le député national Robert Kanyiki.

Les autorités auteurs de l’insécurité

La sécurité du territoire de Ngandanjika est mise en mal par les autorités territoriales. Robert Kanyiki Mesu Tshiakatumba n’est pas allé par le dos de la cuillère pour le dire ouvertement et dans des termes on ne peut plus clairs. À l’en croire, le territoire de Ngandanjika fait face à des conflits liés à la terre et au pouvoir coutumier, causés et entretenus par certains membres du Conseil territorial de sécurité, des anciennes autorités provinciales et, dans une certaine mesure, par des élus du peuple ou certains
politiciens en mal de positionnement et des hommes d’affaires. Les conséquences sont bien graves, perte en vie humaine et biens matériels, incendies des cases et autres actes de cruauté.

Démontrant l’immixtion des autorités dans les affaires coutumières, Robert Kanyiki a évoqué le cas du groupement de Tshisalu, dans le secteur des Baluba Shankadi où un non-originaire a été nommé en qualité de Chef de groupement, alors qu’il est originaire des Beena Tshibumbu wa Mbuyi, un clan qui constitue avec celui des Beena Tshinyonge (Beena Tshishiku et Beena Ilunga) deux peuplades non-originaires et qui, par conséquent, ne peuvent pas régner dans ledit groupement. Seuls trois clans : Bashiya Tuite, Bashiya Tshibende, Bashiya Sambue ont le droit d’accéder au pouvoir coutumier, parce qu’étant originaires, conformément aux us et coutume de ce groupement.

« Le peuple a besoin de la paix. Il serait donc de bon aloi que les autorités, à tous
les niveaux : Primo : respectent les procédures de succession propres et définies par les us et coutumes de chaque clan, de chaque groupement, de chaque chefferie ; Secundo : respectent les clauses de la Commission Consultative de Règlement des Conflits Coutumiers ; Tertio : évitent à tout prix de mettre en place les non-originaires comme Chefs coutumiers ; Quarto : se réfèrent à la carte géographique coloniale qui trace mieux les limites de nos entités et non celle de la CEI de 2006, à la base des conflits de terres dans nos entités», a recommandé le député national Robert Kanyiki Mesu Tshiakatumba.

Marc Valentin Kalcind

Rédaction

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