Kasaï oriental: les habitants de la Bodine 3 alertent sur l’extension d’un ravin dans le camp des ouvriers Miba

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En bodine 3, un quartier situé au camp Miba dans la commune de la Kanshi, la crainte qu’éprouvent beaucoup d’habitants de ce coin, c’est de passer un jour la nuit à la belle étoile. Il suffit d’un tour dans ce quartier pour mieux comprendre leur calvaire et le danger auquel ils font désormais face. Un ravin qui s’est créé là, il y a quelques années, est devenu toute la préoccupation des habitants.

1 Kilomètre, c’est le nom qu’on lui donne aujourd’hui. La réputation qu’a acquise ce grand trou en plein centre-ville est tellement grande qu’il lui faut toute son attention. On le retrouve sur l’avenue qui quitte le terrain de basket en face de l’Institut supérieur pédagogique et techniques de Kanshi ( ISPTK) vers les polygones Miba. Dans un futur proche, le ravin risque d’engloutir les parcelles résidentielles. « Il a déjà consommé toute l’avenue. Demain ou le lendemain il va attaquer les parcelles », réagit un habitant dont l’habitation est sous menaces.

« Le ravin 1 kilomètre était juste un trou »

Le désespoir et l’abandon sont les sentiments de beaucoup. Ces habitants disent manquer d’attention des autorités sur un problème qui attirerait plus de lumière. Cinq ans avant, la situation n’était pas pareille. Le ravin « 1km » n’existait pas. Il n’y avait qu’un trou sur un terrain abandonné et rempli d’herbes. Personne n’imaginait que son extension serait aussi fulgurante. « Au bout de quelques années, on a tout fait pour étouffer cette progression. On avait placé des digues pour protéger l’avenue. Mais comme les eaux des pluies qui venaient de partout se déversaient dans le puit, c’est comme ça il s’est créé ce ravin », explique un habitant qui reste aujourd’hui impuissant face à cette situation.

Les creuseurs responsables

C’est vrai que la passivité des autorités et de la population est clairement mise en avant au regard de l’extension du ravin et du danger qu’il présente pour les riverains. Mais en grande partie, les creuseurs artisanaux y sont pour beaucoup. De l’endroit où se trouve le ravin aux polygones, c’est une affaire de quelques encablures seulement. Ceux qui fuient les polygones Miba, où il leur a été interdit l’accès, viennent poursuivre leur activité minière dans ce ravin. « C’est l’eau de la pluie qui aurait causé tout ceci, mais surtout les puits creusés par les gens à la recherche des diamants », affirme cette femme qui habite la cité 55. « C’est ainsi que nous demandons aux autorités de nous venir au secours afin d’aplanir une partie de ce ravin qui un jour risque de créer la mort d’hommes », ajoute-t-elle.

Enock Muteba Mazela MAZELA