Kasaï oriental : le DG ai de la MIBA déloge l’ancien directeur financier Mampuya après l’avoir accusé de détournement

Kasaï oriental : le DG ai de la MIBA déloge l’ancien directeur financier Mampuya après l’avoir accusé de détournement
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Le directeur général ai de la société minière de Bakwanga (MIBA SA), Paulin Lukusa Mudiayi a décidé de déguerpir l’ancien directeur financier (DF) qu’il a déchargé de ses fonctions il y a quelques mois pour un prétendu détournement des fonds. Par deux courriers signés respectivement par le DG ai et le DRH et ensuite par le DRH et son adjoint, Monsieur Jean-Claude Mampuya s’est vu sommé de quitter sa résidence qu’il occupe depuis plus de deux ans. Il indique qu’il doit y loger en urgence une délégation de la présidence.

Dans un forcing, quelques éléments de sécurité Miba et la brigade minière ont été envoyés à la résidence de Jean-Claude Mampuya pour le déloger. Ils ont tenté en vain de passer par-dessus la clôture avant de faire marche arrière. Selon plusieurs observateurs et certains agents de cette société, cette énième humiliation que le directeur général intérimaire de la MIBA veut faire subir à l’ancien DF, dépasse tout entendement, étant donné qu’il lui a été attribué cette résidence en fonction de sa composition familiale. En plus, plusieurs résidences sont occupées même par des tiers qui y ont construit des bistrots sans être inquiétés.

« Cette résidence m’avait été attribuée en fonction de ma composition familiale depuis janvier 2021. Tout ce temps il y avait des délégations en provenance de Kinshasa qui venaient à mbujimayi, on n’a jamais songé à me déloger. L’urgence c’est seulement maintenant. Plusieurs résidences sont occupées par des agents licenciés, retraités qui n’ont pas d’enfants et même installé des locataires. Ces personnes n’ont jamais été inquiétées. Il y a des bistrots, restaurants en pleine ville Miba sous l’œil des autorités de la Miba», révèle-t-il.

Plusieurs témoignages révèlent que dans l’histoire de cette société aucun ancien haut cadre ( directeur en fonction ou sans fonction) n’a subi par le passé une telle humiliation « N’est-ce pas de l’acharnement ?», s’interroge un proche de la victime qui rappelle que « hier, il avait été accusé à tort par le même DG, aujourd’hui c’est maintenant le délogement de gré ou de force».

Du côté de la MIBA, une source proche de la direction générale soutient que les résidences sont certes attribuées en fonction de la composition familiale. Pour le cas de Jean-Claude Mampuya, « il s’est attribué lui-même la résidence quand il était directeur administratif. Il avait instruit la direction des ressources humaines de lui donner cette résidence. La MIBA ne lui avait pas donné une résidence». Cette source ajoute que la société a le droit de loger, déloger et reloger son personnel comme il l’entend. Ce qui se passe dans ce le cas échéant, «ce n’est pas un déguerpissement comme on le dit. C’est un relogement. Par rapport à la composition familiale, il n’a pas assez d’enfants pour habiter une maison d’environ 9 chambres», argue notre source.

Mais en fouillant, nous avons découvert que les lettres d’attribution de logements n’ont jamais été signées par Monsieur Jean-Claude Mampuya, comme Directeur Administratif. C’est toujours le DRH qui attribue et non le DA. Au regard de la situation sur terrain, il y a anguilles sous roche dans cette affaire.

Au sujet de l’occupation de certaines résidences par des particuliers, notre source proche de la direction générale signale que ce sont des cas rares. Et même s’il en existe, ce sont des personnes qui préfèrent faire louer leurs résidences pour supporter un loyer moins coûteux en dehors de la MIBA et tenir en même temps le coût de la vie, étant donné que la société traverse des moments difficiles. « Sa nouvelle résidence est là et l’attend », avoue notre contact qui rejette l’accusation « d’acharnement». Comment peut-on alors comprendre qu’une personne à qui l’on attribue une résidence soit contrainte d’y habiter sans son consentement et on lui donne un ultimatum de 72 heures.

De toute évidence, le directeur général ai de la MIBA a plusieurs autres priorités et défis à relever. C’est notamment l’arrêt de la production depuis deux mois. La société minière de Bakwanga a besoin d’un climat apaisé en ce moment où le calvaire déchire ses travailleurs qui ont du mal à tenir les deux bouts du mois. Face à la difficulté de nourrir et vêtir la famille, les travailleurs MIBA n’ont personne à qui se confier.

Marc Valentin Kalcind

Rédaction

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