Kasaï oriental : la Miba perd 20 titres miniers

Kasaï oriental : la Miba perd 20 titres miniers
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La société minière de Bakwanga a perdu 20 titres miniers, d’après les arrêtés signés par la ministre nationale des Mines à la fin du mois de décembre 2021. Il s’agit de 15 permis d’exploitation et 5 permis de recherche qui lui sont retirés. En effet, les 15 permis d’exploitation sont constitués de 12 de diamant, de 2 de cuivre-cobalt et 1 de l’or. Les 5 permis de recherche sont constitués d’un (1) de diamant, 2 cuivre cobalt et 1 de l’or.

En réalité, c’est environ 45 km carrés qui ne seront plus à la disposition de la société. Alors que c’est là que se trouve l’un des gisements le plus importants, qui constitue à lui seul 75% de réserve en diamant. Sur ce gisement, se fondent les espoirs des responsables de la société, qui pensent y miser en vue d’une prochaine relance. Visiblement, le retrait de 20 titres miniers va mettre la société en difficultés. Les responsables de la Miba travaillent, depuis des années, sur un plan de relance, qui doit être soumis au gouvernement congolais.

Un passif lourd !

Surendettée, la Miba traîne une ardoise de 350 millions de dollars qui la rend insolvable. Et elle a perdu tout crédit. Elle ne peut donc, par conséquent, contracter la moindre dette pour se refinancer. La majeure partie de cette dette découle du non-paiement des salaires de ses 3 000 employés, qui furent, autrefois, parmi les mieux payés de la République. La dette sociale s’élève, elle seule à 200 millions de dollars. Elle augmente chaque jour car aucune solution n’a été trouvée jusqu’ici pour payer les salaires des agents. Récemment à l’arrivée du président Félix Tshisekedi, des agents ont été du moins vus devant une banque locale pour toucher leurs salaires après des mois d’impaiement.

Clairement, les capitaux propres de la Miba SA sont négatifs. C’est la conséquence, entre autres problèmes, de la vétusté de l’outil de production. À ce tableau sombre, il faut ajouter l’absence de fonds de roulement, l’appauvrissement de son principal gisement du Polygone et l’exploitation illégale de ses multiples concessions éparpillées sur un espace de 80 000 km². C’est pourquoi, l’entreprise diamantifère n’est plus en mesure d’attirer des capitaux à risque.

Baisse de production

Jadis, la Miba produisait en moyenne 600 000 carats de diamants chaque mois. Aujourd’hui, elle n’en produit plus péniblement qu’entre 20 000 et 30 000 mensuellement. Avec un prix moyen de 20 dollars le carat, les revenus de la société atteignent chaque mois les 600 000 dollars, tout au plus. La chute de la production et des revenus est vraiment drastique. Pour ceux qui s’en souviennent, la Minière de Bakwanga (Miba) fut, à une certaine époque, l’une des entreprises clés du pays, au même titre que la Gécamines, entre autres. Mais depuis de nombreuses années maintenant, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. La situation n’est guère brillante : les pertes accumulées depuis des années ont largement dépassé ses fonds propres.

La MIBA entend fixer l’opinion ce samedi 15 janvier 2022 sur le retrait de ces permis d’exploitation. La poule aux oeufs d’or de la province du Kasaï oriental et l’épine dorsale de l’économie Kasaïenne traverse une période de forte turbulence, alors que sa relance reste encore à matérialiser selon le voeu du Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Ronsard Luabeya

Rédaction

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